Démystifier la préparation mentale
Je vous présente Nicholas. Il s'est retrouvé dans mon bureau quelques semaines avant une de ses compétitions les plus importantes. Il est un athlète dédié et expérimenté en Karaté et a participé aux plus grandes compétitions à travers les monde.
La résistance face à la psychologie sportive
Des gens de son entourage lui ont suggéré de venir me rencontrer. Il n'est pas nécessairement chaud à l'idée d'être ici. «Je n'ai pas le goût de me faire jouer dans la tête». Il sent que son approche à la compétition pourrait être améliorée, donc il fait preuve d'ouverture d'esprit en se présentant à notre première rencontre.
Les rencontres avec un préparateur mental
Il se rendra bientôt à sa dernière compétition internationale chez les juniors, suite à quoi il passera à temps plein chez les séniors. Il veut maximiser sa dernière expérience et sa dernière opportunité avant de passer à la prochaine étape de sa carrière. Son objectif, c'est de revenir champion.
Par contre, il sent que quelque chose n'est pas exactement à point. Dernièrement, il reconnait qu'il se retient trop, et ce n'est définitivement pas idéal d'hésiter (même une fraction de seconde) dans un sport de combat aussi rapide. Il repense à des occasions manquées et traine avec lui des regrets. Nicholas a également un autre défi qu'il ne réalise pas vraiment encore. Son focus est entièrement sur le résultat. Il souhaite être champion, et cela lui créé une énorme pression.
Nous avons eu 4 rencontres avant sa fameuse compétition. Mon travail à ce point-ci consistait à rediriger son focus sur des éléments en son contrôle. Il s'est fixer des objectifs de processus. En se concentrant ainsi sur ce qu'on peut contrôler, on peut faire baisser la pression. Nous avons donc décortiquer et simplifié ce qu'il allait faire à cette compétition.
Nicholas et moi avons eu la chance d'avoir de bonnes échanges sur la signification de la compétition ainsi que l'importance de comprendre (et accepter) que les résultats ne sont pas toujours ce que l'on souhaite. Cette acceptation a été d'une grande importance pour lui. Malgré tout le travail, il y a toujours une possibilité qu'il ne gagne pas l'or. Cela lui a permis de lâcher prise sur le résultat et de vraiment se laisser aller.
L'application et les résultats en compétition
Lors de son retour au Canada, nous avons eu une séance de débriefing. Cette séance est très importante. On analyse quelles stratégies ont bien fonctionnées et ce qui reste à travailler. Le compte rendu de Nicholas m'a vraiment épaté.
Premièrement, il rapporte une expérience générale très positive. Il explique qu'il avait hâte à ses combats, qu'il avait envie de montrer ce qu'il pouvait faire. Il dit que cela était très différent de ses compétitions passées.
Il avait une énorme journée critique de 8 combats. Le travail des dernières semaines a valu la peine. Il se sentait concentré et ne se retenait aucunement durant ses combats. Il a livré des performances inspirées et il est demeuré concentré sur le processus. Il était dans une bonne zone. La confiance était au rendez-vous et il était heureux d'être là. Il en a même profité pour développer une nouvelle routine d'avant-match qui a l'air de bien le servir.
Au-delà de son propre récit, son équipe a aussi remarqué un changement chez lui. Le commentaire le plus significatif est venu de son entraîneur qui s'est exclamé:
«Ça fait longtemps que je ne t'avais pas vu te battre comme ça!»
J'ai fait une courte entrevue avec Denis Beaudoin, son entraîneur. Si ça t'intéresse, tu peux l'écouter ici.
Pour rajouter à ce beau récit, Nicholas a disputé le dernier combat de la compétition dans des circonstances qui l'ont sorti de sa zone de confort. Il a livré une performance extraordinaire devant une foule bruyante et conquise par le spectacle. Il a réalisé un geste technique spectaculaire. Il a décrit ce moment comme étant «le plus beau moment de ma carrière».
Quelle expérience incroyable pour lui. Il s'est laissé aller, aucune regret. Il a été inondé de félicitations de toute part. Même s'il ne revient pas avec une médaille, il dit:
«Je me sens comme si j'avais gagné, je reviens en champion.»
Bravo «Comeback kid»! Ce fût un succès!
Démystifier la psychologie sportive
Alors, est-ce que j'ai «joué dans la tête» de Nicholas? Non. Est-ce qu'il était originalement faible mentalement? Pas du tout. À qui revient le crédit de sa performance? Entièrement à lui.
Par contre, j'ai le sentiment d'avoir contribué à ma manière. Je l'ai aidé à mettre un peu d'ordre dans ses idées pour lui redonner confiance et libérer son potentiel. Il avait fait le travail au niveau technique, physique et stratégique. Il ne restait qu'à la tête à suivre. C'est ça, mon travail.
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